Le PIAL
Les PIAL
Le Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé (PIAL) offre une plus grande souplesse d’organisation permettant l’adaptation aux problématiques locales et vise à une professionnalisation des accompagnants et une amélioration de leurs conditions de travail.
Il favorise la coordination des ressources (les aides humaines, pédagogiques, éducatives et, à terme, thérapeutiques) au plus près des élèves en situation de handicap pour une meilleure prise en compte de leurs besoins.
Les trois grands objectifs du PIAL sont :
un accompagnement défini au plus près des besoins de chaque élève en situation de handicap afin de développer son autonomie et de lui permettre d’acquérir des connaissances et des compétences
plus de réactivité et plus de flexibilité dans l’organisation de l’accompagnement humain dans les établissements scolaires et les écoles
une professionnalisation des accompagnants et une amélioration de leurs conditions de travail.
Les conditions d'exercice des AESH au sein des PIAL sont précisées dans la circulaire du 5 juin 2019 relative au cadre de gestion des personnels exerçant des missions d'accompagnement d'élèves en situation de handicap (AESH).
Le Pial peut concerner les écoles maternelles et élémentaires d’une circonscription du premier degré, un ou plusieurs établissement(s) secondaire(s), ou encore un collège et des écoles de son secteur, on parle alors de Pial inter-degré.
Dans tous les cas, le Pial mobilise l’ensemble des personnels de l’équipe pédagogique et éducative pour identifier les besoins de l’élève et mettre en œuvre les réponses adéquates au niveau de sa classe et, au-delà, de l’école ou de l’établissement dans lequel il est scolarisé.
Dans chaque PIAL, un coordonnateur met en adéquation les ressources en accompagnement avec les besoins qui ont été notifiés par les CDAPH et identifiés par l’équipe pédagogique et éducative. Il établit les emplois du temps des accompagnants en lien avec les directeurs d’école et les chefs d’établissement concernés et en tenant compte des besoins des élèves et des compétences des accompagnants.
À terme, les PIAL bénéficieront de l’appui des professionnels du secteur médico-social, coordonné en "pôle ressources", qui interviendront dans les établissements scolaires. Pour préfigurer cette coopération, une expérimentation sera conduite dans chaque académie à partir de la rentrée 2019. Ces expérimentations compléteront les plateformes médico-sociales déjà mises en œuvre dans certaines académies ou dans certains établissements scolaires. Leur déploiement se fera progressivement en lien avec la création d’équipes mobiles.
Un Pial, comment ça marche
Avant la rentrée scolaire :
le coordonnateur du Pial recense les besoins en accompagnement qui ont été notifiés par la CDAPH et réalise une estimation des besoins nouveaux pour l’année scolaire à venir
les accompagnants sont pré-affectés et le cas échéant recrutés pour permettre de répondre aux besoins anticipés par le coordonnateur du Pial
Au moment de la rentrée scolaire ou lorsqu'ils reçoivent leur notification pour les élèves qui sont nouvellement accompagnés :
l’accompagnement humain notifié par la CDAPH est mis en œuvre sans délai
les familles des élèves en situation de handicap sont reçues par le directeur d’école ou le chef d’établissement et rencontrent l’enseignant ou le professeur principal et l’accompagnant de leur enfant
les familles peuvent s’adresser à une cellule de réponse qui dispose d’un numéro dédié sur toutes les questions relatives à l’aide humaine
Tout au long de l’année, l’accompagnement est organisé au sein du Pial pour tenir compte en continu de l’évolution des besoins des élèves accompagnés, des événements scolaires (périodes de stage, sorties et voyages scolaires, etc.) et des aléas de gestion (absence d’un accompagnant ou d’un élève accompagné).
Quels sont les écoles ou les établissements du second degré qui seront concernés par l’organisation en Pial ?
À la rentrée 2019, les Pial concerneront :
300 circonscriptions du premier degré, sur 1 466
2 000 collèges avec Ulis, sur 3 214 (pour un total de 7 153 collèges publics et privés)
250 lycées professionnels avec Ulis, sur 453 (pour un total de 1 456 lycées professionnels)
Les Pial seront progressivement déployés jusqu’à leur généralisation en 2022.
Les absences (hors celles de l'AESH)
Si l’enseignant est absent, l’AESH continue son intervention auprès de l’enfant dans la classe d’accueil. En aucun cas, il ne doit rester seul avec l’enfant et/ou le reste de la classe.
Si l’élève est absent, l’AESH poursuit sa mission au sein du PIAL, ou s’il ne relève pas d’un PIAL, au sein de l’école ou de l’établissement du 2nd degré où il est affecté. Il peut être en situation d’observation, de rédaction et de préparation de documents liés à sa fonction. Il peut aussi aider un autre élève en situation de handicap, ou un groupe d’élèves en difficulté, de la même école, sous la responsabilité du coordonnateur du PIAL, ou du chef d’établissement ou du directeur.
Si l’absence se prolonge (supérieure à 2 semaines) ou si l’élève est radié, deux cas de figure peuvent se présenter :
l’AESH est affecté en PIAL : sous la responsabilité du pilote du PIAL, le coordonnateur du PIAL, en concertation avec l’équipe pédagogique, notifiera à l’AESH les nouvelles modalités d’accompagnement (ponctuelles ou durables) au sein de la zone d’intervention de l’AESH;
l’AESH est affecté hors PIAL : l’enseignant référent handicap (ERSH) et le coordinateur du service de l’école inclusive sont informés dans les meilleurs délais afin de procéder à une modification d’affectation (provisoire ou définitive). Dans l’attente de celle-ci, l’AESH reste à disposition de l’école ou l’établissement pour accompagner des groupes d’élèves en difficulté.
Pour les élèves nécessitant un accompagnement sur les actes de la vie quotidienne et ne pouvant être scolarisés sans AESH, un protocole basé sur une permutation de personnel peut être mis en place, au sein de l’école ou de l’établissement, afin d’assurer la continuité de la scolarité. En conséquence, l’emploi du temps de l’AESH peut être modifié provisoirement pour permettre ces accompagnements prioritaires.
Les limites du PIAL
En cas d’absence ponctuelle d’un accompagnant, cette souplesse d’organisation du PIAL peut permettre un remplacement de l’absent par une réorganisation temporaire du service. On y gagne certes en souplesse, mais il faut reconnaître que cela revient à déshabiller Pierre pour habiller Paul et que parfois sous prétexte de souplesse. On assiste à une valse des AESH dont ils sont nombreux à se plaignent.
Les PIAL sont souvent vilipendés comme un outil de gestion purement comptable, déconnectée et déshumanisée. Ce maillage va en effet de pair avec une mutualisation de plus en plus généralisée des AESH, au détriment de l’accompagnement individuel, un dispositif permettant, selon ses détracteurs, d’afficher une augmentation du nombre d’élèves suivis, tout en réduisant le nombre d’heures d’aide apportée à chacun. Les PIAL sont accusés de dégrader les conditions de travail des AESH et de l’accompagnement des élèves.
C’est en fait le manque d’AESH par rapport au nombre des attributions qui pose le plus de problèmes. Mais il faut sans doute songer à compléter le dispositif des AESH non seulement en augmentant leur nombre, mais aussi en développant d’autres formes d’accompagnement des élèves handicapés et d’autres formes d’aides aux enseignants qui les reçoivent.
Documentation à destination des AESH
Le PIAL, livret d'accueil, guide d'entretien et de présentation du dispositif....